« Un robot chirurgical opère en totale autonomie pour la première fois »
Par
Le Figaro
Alissa de Chassey explique dans Le Figaro qu’« après l’implémentation massive de robots apportant plus de précision et moins d’invasivité dans le bloc opératoire, l’université Johns-Hopkins aux États-Unis présente un robot capable d’opérer de manière totalement... autonome ».
La journaliste relève ainsi que « le « Surgical Robot Transformer-Hierarchy » (SRT-H) n’est pas encore disponible ni véritablement capable d’opérer seul à ce jour, mais les chercheurs viennent de publier dans Science Robotics une étude des plus prometteuses ».
Elle note que « SRT-H vient de compléter avec succès 8 ablations de la vésicule biliaire, non sur des humains mais sur des patients artificiels très réalistes, et très proches d’une anatomie humaine ».
Le coauteur Axel Krieger, professeur en ingénierie mécanique et en science informatique à l’université Johns-Hopkins, souligne que « c’est un modèle ex vivo porcin, avec un foie et la vésicule biliaire encore attachés. Ce qui est intéressant, c’est qu’aucun modèle n’était exactement identique : la position de l’artère, la graisse autour des organes... Tous ces éléments variaient, comme c’est le cas d’un patient à l’autre. Cela nous a permis d’entraîner le robot sur des profils anatomiques très différents ».
Alissa de Chassey observe qu’« après des centaines de tests, l’examen final du robot était d’opérer seul 8 modèles. Aucune faute de la part de la machine, il a su s’adapter aux différents patients artificiels. L’ablation de la vésicule biliaire n’est pas une opération des plus complexe de manière générale, mais elle requiert tout de même «une séquence de 17 étapes distinctes», explique Axel Krieger ».
La journaliste poursuit : « Comment apprendre à un robot à opérer tout seul ? L’intelligence artificielle est derrière cette prouesse ».
La Dr Isabelle Sourrouille, chirurgienne digestive à Gustave-Roussy, remarque ainsi qu’« en santé, l’IA commence à être un réel outil, en imagerie mais également en chirurgie, et ce qu’a réalisé ce robot est assez impressionnant ».
Alissa de Chassey explique que « les chercheurs ont nourri la machine de vidéos de chirurgiens de l’université, en train de réaliser eux-mêmes cette ablation de vésicule biliaire. [...] L’équipe a aussi appris au robot la manière dont les chirurgiens corrigeaient les erreurs, comme un clip mal mis, ou une ouverture trop petite : afin que le robot, lui-même, puisse être en capacité de se corriger ».
Les auteurs soulignent toutefois : « Nous avons encore besoin de faire plus de tests ».
Axel Krieger ajoute : « Notre objectif est réellement d’aider les chirurgiens à réaliser des procédures de
manière plus efficace, de limiter les erreurs, et d’opérer plus vite, mais pas de les remplacer ».
La journaliste note par ailleurs que « le second bénéfice majeur de l’utilisation des robots classiques en chirurgie est bien la limitation des opérations invasives et lourdes pour les patients. La précision de certains robots, déjà utilisés, en complément d’un chirurgien, permet de réduire l’inconfort pour la personne opérée ».
Date de publication : 11 juillet 2025