Par Léa PETIT SCALOGNA - Publié le 05/12/2025
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Le président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) s’indigne de « l’attaque sans précédent contre la médecine libérale » que constitue à ses yeux le budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2026). En ce sens, il « soutient » le mouvement de grève des spécialistes de bloc opératoire en janvier, sous la forme d’un « exil à Bruxelles », tout en se montrant très inquiet pour l’activité et la continuité des soins lors de cette période.
LE QUOTIDIEN : Environ 1 700 spécialistes libéraux de bloc opératoire (anesthésistes, chirurgiens, obstétriciens) seraient déjà inscrits pour l’opération « d’exil à Bruxelles » début janvier, selon les organisateurs. Cette menace d’arrêt d’activité vous inquiète-t-elle ? Apportez-vous votre soutien aux médecins ?
LAMINE GHARBI : Je suis tout à fait en accord avec les revendications des médecins. Nous sommes solidaires. Ils vivent une agression sans nom de la médecine libérale, alors je ne peux qu’être en soutien de leurs actions. Il ne faudrait pas que leur grève soit considérée comme un mouvement de mauvaise humeur, le mal est profond et ancien.
Cela dit, je suis inquiet quant à l’arrêt d’activité pendant cette période, notre boussole est la continuité des soins. Si les médecins du secteur privé sont à l’étranger, il n’y aura pas de réquisition possible ! Il faut que le gouvernement comprenne que sans chirurgiens ni anesthésistes, nous devrons vraiment fermer nos blocs opératoires : c’est extrêmement dangereux. Et il s’agit d’un risque en cascade. Les urgentistes, eux aussi, ne pourront plus accueillir certains patients, notamment ceux qui ont besoin d’avis de spécialistes. Nous devrons donc transférer ces personnes vers l’hôpital public le plus proche. Nous espérons donc que les revendications des spécialistes trouveront une issue favorable le plus vite possible.
“Si les médecins du secteur privé sont à l’étranger, il n’y aura pas de réquisition possible !
Je ne comprends pas que, dans un contexte de pénurie de médecins, le gouvernement s’attaque ainsi à la médecine libérale. Lorsque l’on a besoin d’un corps de métier, on lui témoigne de l’estime et on essaie de l’encourager dans ses pratiques. Au lieu de cela, l’exécutif stigmatise la profession et l’encourage à exercer en secteur 3 ou à partir à l’étranger.